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Philosophie, Grand oral, copies numérisées : de l’injuste ou de l’absurde, lequel l’emportera ?
vendredi 4 juin 2021, par
● L’ACIREPh dénonce depuis des mois l’imposition sans concertation des copies numérisées pour la correction de l’épreuve de philosophie du baccalauréat, en raison de la charge de travail supplémentaire induite par ce fonctionnement pour les personnels administratifs, de son coût écologique injustifiable et documenté, et de la dégradation des conditions de correction qu’il entraînera pour les correcteurs, dont il n’est pas rare qu’ils aient en charge 150 copies voire davantage. Qu’ils soient contraints de passer plus de 7 heures par jour derrière un écran, avec les dommages que cela implique sur leur santé, n’est pas acceptable.
Que les correcteurs soient autorisés à télécharger et imprimer les copies par leurs propres moyens confine à l’absurde : des personnels gaspilleront du temps et de l’énergie pour scanner des copies, puis les correcteurs gaspilleront du temps et de l’énergie pour les imprimer.
L’ACIREPh renouvelle sa demande que les copies de l’épreuve de philosophie soient corrigées dans leur forme originale, ou bien a minima que les copies originales soient fournies aux correcteurs du baccalauréat qui en font la demande.
● L’ACIREPh réaffirme son attachement au baccalauréat en tant qu’examen national, dont la nature de premier grade de l’enseignement supérieur, ouvrant droit aux études universitaires, est considérablement affaiblie par la réforme « Blanquer » et le dispositif Parcoursup.
Les conditions de préparation des élèves à l’épreuve de philosophie de cette session 2021 du baccalauréat sont marquées par une rupture d’égalité en flagrante contradiction avec l’idée d’un examen national. Dans les lycées où les demi-groupes sont instaurés depuis l’automne 2020, les programmes n’auront été traités que très partiellement, moins de la moitié des notions ayant souvent été abordée. Dans les lycées où les classes « entières » ont été maintenues jusqu’aux consignes gouvernementales récentes, le rythme des progressions suivies fut quasiment normal. Partout, les exercices de méthode et l’entraînement aux épreuves du baccalauréat n’ont pas pu être menés correctement, sous les effets conjugués de la désorganisation du nouveau lycée et des restrictions sanitaires.
Dans ce contexte et pour ces raisons, l’ACIREPh renouvelle sa demande, formulée depuis des mois, que l’épreuve de philosophie de la session 2021 du baccalauréat soit supprimée et remplacée par la moyenne annuelle des élèves.
S’agissant du Grand oral, pour les mêmes raisons, l’ACIREPh demande qu’il soit supprimé pour cette session 2021. Les élèves n’ayant pu s’y préparer que très mal et très tardivement, ni dans des conditions minimalement semblables, il est clair que cette épreuve ne pourrait cette année donner à évaluer que des savoir-faire acquis en dehors de l’école ; ce qui inévitablement restera le cas tant qu’aucun horaire dédié à la préparation du Grand oral ne sera prévu ni encadré nationalement.
● Sur l’ensemble de ces enjeux, l’ACIREPh soutient les mobilisations en cours des professeurs de philosophie et les appelle à se renforcer, face à un Ministère dont la surdité, amplement démontrée depuis la réforme du lycée, des programmes et des épreuves de philosophie, ne saurait être combattue que par un rapport de force.