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Communiqué sur les épreuves de philosophie du baccalauréat à compter de la session 2021

mardi 18 février 2020, par Acireph

La victoire de l’immobilisme

L’ACIREPh exprime son affliction suite à la publication définitive par le Ministère des épreuves de philosophie du baccalauréat à partir de la session 2021, au B.O. du 13 février 2020. Aux non-programmes alphabétiques et infaisables, s’ajoute désormais le statu quo sur les épreuves de philosophie au baccalauréat.

Dans la voie générale, contrairement au projet présenté par la DGESCO en septembre 2019, la dissertation accompagnée d’un corpus de textes est abandonnée. Cependant, elle n’est pas remplacée par une dissertation guidée, et l’explication de texte demeure inchangée. Ainsi, contrairement aux demandes de l’ACIREPh, l’épreuve de philosophie du baccalauréat général reste identique à ce qu’elle est depuis des décennies : inadaptée, inégalitaire, antidémocratique, impossible à évaluer sérieusement.

Mais le constat le plus désespérant concerne le baccalauréat technologique, où toutes les consultations de la profession témoignaient pourtant de l’urgence de transformations, partagée quasi unanimement. La généralisation des formats d’épreuve expérimentés depuis 2018 en STHR, envisagée par la DGESCO en septembre 2019, est finalement enterrée. Seul le troisième sujet d’explication de texte adoptera la nouvelle forme, faisant précéder la compréhension synthétique par les questions d’analyse et comportant davantage de questions pour mieux guider les candidats dans leur travail. L’ACIREPh approuve cette évolution, mais regrette vivement que la dissertation guidée par des questions, expérimentée avec un relatif succès en STHR, n’ait pas été adoptée dans l’arbitrage final du Ministère.

Les deux associations représentatives des professeurs de philosophie, l’ACIREPh et l’APPEP, soutenaient le renouvellement des épreuves pour la voie technologique, moyennant quelques conditions qu’il était aisé de mettre en œuvre. Manifestement, quelques protestations, émanant d’une poignée de conservateurs n’ayant pas enseigné en STI ou en STMG depuis fort longtemps, auront eu raison du Ministère. L’ACIREPh exprime son incompréhension la plus complète à l’égard de ce revirement irresponsable, et demande au Ministère de rendre compte des raisons de sa décision.

Nous aurons désormais un programme et des épreuves qui, en raison de difficultés connues et exposées dans divers rapports commandés par le Ministère, ont une valeur formatrice discutable, associés, dans la voie technologique, à un coefficient ridicule, le plus faible de toutes les épreuves de cette voie. Ainsi, tandis que certains idéalisent et défendent des exercices qui ne sont pourtant nullement nécessaires à la pratique de notre discipline, on abaisse les coefficients des épreuves – pour compenser les pertes anticipées ou pour donner une idée de la valeur réelle qu’on attribue à la philosophie pour les élèves de la voie technologique.

L’ACIREPh avait travaillé à des propositions concrètes pour des exercices faisables, exigeants et formateurs. Elle continue à les demander, associés à un coefficient normal, et s’étonne qu’un programme et des épreuves reposant sur des mythes pédagogiques avérés soient reconduits par un Ministère qui souhaite se défaire des illusions pédagogiques.