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Enseigner la philosophie dès la classe de Première
9ème chantier du Manifeste pour l’enseignement de la philosophie
dimanche 1er janvier 2006, par
La majorité des professeurs de philosophie sont favorables à l’enseignement de philosophie dès la Première et beaucoup le pratiquent déjà.
Les positions de l’ACIREPh sont souvent déformées. Il en a été de même de celle-ci : commencer la philosophie dès la classe de Première. Nous nous réjouissons toutefois que cette idée (que l’ACIREPh a longtemps été seule à défendre) soit majoritairement soutenue par les nouvelles générations de professeurs de philosophie. Au point que mêmes ceux qui, hier, la combattaient violemment, semblent aujourd’hui en soutenir le principe, au moins dans leur déclarations publiques.
Mais pourquoi cette proposition de l’ACIREPh d’enseigner la philosophie dérange-t-elle ?
L’ACIREPh s’oppose, on le sait, aux forces qui, sur un mode conservateur, défendent le statu quo et la classe de « Terminale » telle qu’elle est. Elle s’oppose tout aussi fermement à toute réforme visant à dissoudre ou supprimer l’enseignement de philosophie sous couvert de le rénover. Cela nous vaut beaucoup d’hostilité.
Pour ce qui est de la philosophie dès la Première, nous observons que ses opposants n’ont jamais pu articuler un seul argument (un tant soit peu crédible) à l’appui de leur position. Ils se bornent à affirmer rituellement, et parfois de façon compulsive, qu’un enseignement « authentiquement philosophique de la philosophie » (sic !) n’est possible qu’en Terminale ; qu’accepter d’enseigner la philo dès la Première signifierait immédiatement la mort de la philosophie. Pour eux, c’est « défendre la philosophie » que de refuser son extension.
Ce que ne comprennent pas les conservateurs.
C’est bien la « défense » crispée et réactive d’un enseignement dont le programme - énorme sédiment, héritage éclectique et immuable sous des rajeunissements de façade - n’a jamais pu être couvert en un an qui dessert la cause de l’enseignement de philosophie.
Cette prétendue défense de « la-classe-de-philosophie » n’a JAMAIS rien défendu ni sauvé : bien au contraire, la philosophie n’a cessé de perdre du terrain.
Qui sont les fossoyeurs de l’enseignement de Philosophie ?
La position conservatrice sert directement les intérêts de ceux avec qui veulent encore réduire voire supprimer l’enseignement de philosophie arguant, non sans raison, de son évidente incapacité à se rénover. Il est vrai que, en cas de menace, personne ne se lèvera parmi les anciens élèves de lycées et leurs parents, ou même nos collègues des autres disciplines, pour défendre cet enseignement-là, tel qu’il est.
Ceux qui ont fait échouer les précédents projets de réformes un tant soit peu sérieux – le projet Derrida-Bouveresse de 1989, le projet Jean-Marie Beyssade en 1992 et la modeste réforme des programmes élaborée par Alain Renaut en 2000 – portent directement la responsabilité de la décomposition actuelle. Grâce à eux la philosophe dépérit en Terminale.
Défendre et renforcer l’enseignement de Philosophie.
La véritable « défense » de l’enseignement de philosophie passe par la critique lucide de l’état actuel de la philosophie scolaire, et l’élaboration d’un projet redéfinissant la place de philo au lycée (commencement dès la 1ère), mais aussi de nouveaux programmes, de nouvelles pratiques et exercices.
L’ACIREPh y travaille constamment. Elle est toujours disposée à participer à une recherche qui partirait de l’analyse - sans complaisance - de ce qui ne va pas, et - sans masochisme - de ce qui marche et qui est prometteur.