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Les anciens programmes d’enseignement de la philosophie 1960-1994
mercredi 7 janvier 1998, par ,
On trouvera ci-dessous les programmes en vigueur pour la période 1960 à 1994.
Nous conseillons vivement pour l’étude cette période les travaux
– de Bruno POUCET : Enseigner la philosophie, Histoire d’une discipline scolaire 1860-1990, CNRS Editions, 1999
– d’Hervé BOILLOT : sa thèse de Doctorat Enseigner la philosophie dans les Lycées en France : un métier immuable ? 1945-2003 (soutenue en 2011) .
Concernant cette période, les nouveautés sont les suivantes :
1° Le programme de 1960 : nouveau dans son architecture, il prenait la suite du programme de 1923 (rétablit en 1945) et débarrassait l’enseignement de la philosophie de l’encombrant héritage colonialiste et religieux très présents dans les programmes antérieurs. Dès 1945, la réflexion s’était engagée sans jamais aboutir en raison des divergences entre l’APPEP (alors très représentative des professeurs) et l’Inspection. Un compromis sera trouvé en 1960, l’APPEP et l’Inspection s’unissant contre la menace représentée par la montée en puissance des sciences humaines.
Point important pour la compréhension des évolutions ultérieures : les programmes de 1960 restent bien formellement des programmes de « questions » - cela est dit explicitement. Pourtant, ils ressemblent fort à des programmes de « notions » et d’une certaine manière, ils préparent le tournant « notionniste » de 1973 et toutes les difficultés qui en résulteront, ce dont s’alarment dès les Journées de Sèvres de 1970, un certain nombre d’enseignants.
Si les effets désastreux n’apparaissent pas encore, c’est qu’il va de soi en 1960 que le « prof de philo » en Lycée n’a pas à se prendre pour un « Philosophe ». Il n’a pas à inventer des problèmes de son crû mais à choisir parmi ceux qui sont notoirement reconnus comme tels dans l’Histoire de la philosophie. Et c’est bien ce que font les enseignants. [sur ces points cf. la rubrique sur la « guerre des programmes » et la rubrique « les programmes »]
2° Les programmes des séries technologiques. A partir de 1969 sont institués les baccalauréats de technicien. A partir de cette date, les classes de la voie technologique auront leurs propres des programmes. Le premier programme, celui de 1969 est certainement le plus intéressant ; ce n’était pas un programmes de ’notions’, il s’organisait autour de trois thèmes principaux.
Autre innovation, on invente pour ces séries le sujet composé d’un texte suivi de questions ; la dissertation étant jugée trop difficile pour beaucoup d’élèves. L’innovation gagnera ensuite les séries générales.
Les programmes suivants seront conçus à partir des programmes de « notions » des séries générales de 1973 ; ils en seront la pauvre déclinaison sans aucune attention aux conditions réelles d’enseignement dans ce séries ni aux élèves.
3° Les programmes de 1973. Ils constituent un changement majeur dans la conception même de l’enseignement de philosophie. Jusque là il était entendu que la philosophie était constituée de ’questions’ (ou problèmes), ceux-là même auxquels les philosophes réfléchissent dans leurs œuvres et qui sont apparus dans l’Histoire de la Philosophie. Désormais, les programmes seront des programmes de ’notions’ [terme substitué à « questions » dans l’énoncé officiel] c’est-à-dire en fin de compte des catalogues de ’mots’ (autrui, bonheur, vérité, etc.) où le professeur puise ad libitum les expressions qui lui permettent d’inventer un programme et une philosophie de son choix, d’élire parmi la somme désormais infinie des problèmes traitables, ceux qui conviennent le mieux à sa ’philosophie’ personnelle. Ce que revendique l’Inspection et l’APPEP.
L’enseignement de la philosophie ne s’est jamais remis de cette désastreuse innovation. Sur ce désastre, voir les pages consacrées à la « guerre des programmes ».
Programmes Séries Techniques de 1969
Programmes de 1973 des séries générales (et leurs reprises de 1983 et 1994)
