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Communiqué sur les futures épreuves du baccalauréat
lundi 17 juin 2019, par
L’ACIREPh demande depuis près de vingt ans que soient transformés les programmes et les épreuves de philosophie du baccalauréat, notamment et prioritairement dans les séries technologiques, où l’échec de notre enseignement est patent. L’enquête menée par l’ACIREPh en 2015 en collaboration avec le SNES auprès de plus de quatre-cent professeurs de philosophie témoignait d’un large consensus des collègues (plus de 80%) en faveur d’une transformation des épreuves du baccalauréat dans les séries technologiques (aménagement, enrichissement, voire remplacement).
● Suivi des nouveaux formats en STHR
En tant qu’association représentative des professeurs de philosophie, l’ACIREPh avait été consultée au printemps 2017 lors de la phase d’élaboration des nouveaux formats d’épreuve expérimentés dans la série technologique Hôtellerie et restauration (STHR). Cette nouvelle épreuve conserve le premier sujet, de dissertation ; le second sujet devient une ’composition’ ; le sujet d’explication de texte est modifié (un texte plus long, davantage de questions). Pour la nouvelle mouture de l’explication de texte, l’ACIREPh se satisfait d’avoir obtenu l’inversion de l’ordre des groupements de question [A] et [B], afin de commencer par les questions d’analyse (qui équivalent approximativement à l’actuelle question 2 du sujet-texte) avant d’aborder les questions plus synthétiques, ainsi que l’ajout de notes de vocabulaire plus nombreuses.
Cependant, la DGESCO ainsi que l’Inspection générale de philosophie ne nous ont pas associés à la commission de suivi de ces nouveaux formats d’épreuve, contrairement à l’engagement qui avait été pris lors de la consultation initiale. L’ACIREPh le regrette. Le bilan de la première session de la mise en œuvre de ces sujets, lors du baccalauréat 2018, doit être rendu public, pour connaître les effets de ces nouvelles épreuves d’une part sur le travail mené avec les élèves dans les classes tout au long de l’année scolaire, et d’autre part sur les copies des candidats de la série STHR au baccalauréat.
● Futures épreuves pour le baccalauréat technologique
L’ACIREPh réitère sa demande d’une consultation sincère de l’ensemble de la profession sur l’éventualité d’une extension de ces nouvelles épreuves à l’ensemble du baccalauréat technologique.
Pour sa part, l’ACIREPh exprime à nouveau, avec une large majorité des professeurs de philosophie, la nécessité d’une transformation de l’épreuve de philosophie au baccalauréat technologique. Les attendus doivent être explicités afin que l’évaluation soit plus exigeante, plus juste et récompense mieux le travail accompli par les élèves pendant leur année scolaire. Le sentiment généralisé d’une loterie, et d’une discipline dans laquelle il est inutile de travailler, doit cesser, tant il décourage les élèves et décrédibilise la philosophie auprès d’eux.
Quant à l’éventualité d’une extension des formats d’épreuve « STHR » à l’ensemble de la voie technologique, l’ACIREPh :
– rappelle que ces nouveaux formats ne correspondent pas aux principes auxquels notre réflexion collective avait abouti. En effet, préparer trois types de sujets, compte-tenu du volume horaire en séries technologique, semble impossible. C’est pourquoi l’ACIREPh demande que la future épreuve de philosophie du baccalauréat technologique restreigne le nombre de types de sujets au choix.
– reconnaît que la nouvelle structuration des sujets 2 et 3 (composition et explication de texte) guide davantage le candidat pour satisfaire aux exigences d’une épreuve de 4 heures qu’actuellement bon nombre de candidats ont terminé au bout d’une heure et demi. Pour autant, la nature des questions posées, tant dans les sujets-zéro publiés à l’automne 2017 que dans le sujet de la session 2018, est largement perfectible à plusieurs titres, en particulier dans leur rapport avec le programme (notamment avec les repères). On pourrait aussi mentionner leur caractère parfois énigmatique, les liens qu’elles entretiennent entre elles, qui peuvent dérouter les candidats au lieu de les guider. C’est pourquoi l’ACIREPh demande une simplification des questions des groupements [A] et [B], ainsi que la réunion des groupements [C] et [D] pour la composition. La dernière partie, qu’il s’agisse de la composition ou de l’explication de texte, doit clarifier les exigences et demander explicitement un nombre restreint d’arguments, d’objections et de réponses, car tels sont les savoirs-faire attendus d’une réflexion critique.
– demande que soit indiquée la longueur attendue (entre 200 et 300 mots, par exemple) pour chaque groupement de questions.
– demande, pour l’explication de texte, des textes abordables et des notes de vocabulaire plus nombreuses, qui tiennent compte de l’actuelle maîtrise de la langue d’un bon nombre de candidats ; ainsi que l’adjonction d’une numérotation des lignes du texte (à côté du texte, et dans les questions qui s’y réfèrent).
– demande la publication annuelle d’un rapport de l’Inspection sur les copies de baccalauréat, qui permette de clarifier et d’encadrer les normes de l’évaluation.
À ces conditions, l’ACIREPh est favorable à une extension des formats d’épreuve STHR à l’ensemble du baccalauréat technologique.
Voir, en document annexe, une illustration de formats de sujets simplifiés.
● Futures épreuves du baccalauréat général
Concernant les futures épreuves de la voie générale, l’ACIREPh rappelle qu’il n’y a pas de différence de nature, mais seulement de degré, entre les difficultés de l’évaluation dans les voies générale et technologique. La nécessité d’épreuves plus justes et plus claires quant à leurs attendus vaut donc également pour le baccalauréat général.
L’ACIREPh s’oppose au principe d’une dissertation accompagnée d’un corpus de textes. Une telle solution ne ferait que multiplier les difficultés pour des élèves déjà dépassés par les obstacles d’ordre linguistique ou culturel.
Considérant l’extrême disparité entre les candidats de la voie générale, l’ACIREPh demande que soit maintenu un choix entre trois types de sujets à l’épreuve de philosophie, en conservant une dissertation et en remplaçant le second sujet par une composition, aux conditions précédentes, et le troisième sujet par une explication de texte guidée par des questions. La possibilité peut être laissée aux candidats de traiter le sujet de composition comme une dissertation, et le sujet d’explication de texte sans répondre séparément aux questions, afin d’assurer une continuité dans l’enseignement de la méthode et de laisser aux enseignants le temps de se familiariser avec les nouveaux formats.