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Communiqué sur les avis négatifs du HCERES
vendredi 14 mars 2025, par
L’ACIREPh a appris que plusieurs universités françaises voyaient leurs diplômes de licence et/ou de master de philosophie remis en cause par le Haut Conseil de l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur. En tant qu’association de professeur•es de philosophie, elle s’associe à ses collègues de l’enseignement supérieur qui dénoncent cette attaque inconcevable contre la philosophie et son enseignement.
Il est indispensable que tout le territoire dispose de formations universitaires en philosophie afin que des personnes de toutes les régions puissent accéder aux formations, aux concours et aux postes de professeurs de philosophie. Les universités particulièrement visées (Lille, Amiens, Créteil, Nanterre, Paris 8) sont situées dans la même zone géographique, ce qui revient à priver tout le Nord de la France de philosophie. Cette atteinte est d’autant plus antidémocratique qu’elle concerne des territoires économiquement fragilisés : elle rompt toute possibilité d’une égalité dans l’accès aux études supérieures.
La démocratisation de notre discipline, qui est le cœur de notre association, passe par une multiplication des offres de formations sur tout le territoire. La formation des professeur•es de philosophie est en jeu dans la possible suppression de ces diplômes : l’ACIREPh appelle l’Inspection générale de philosophie à contester les modalités de ces évaluations, comme l’a fait la section de philosophie du Conseil National des Universités (CNU 17).
La suppression de ces diplômes aura un effet direct sur le nombre de postes d’enseignants chercheurs en philosophie. Or, pour qu’une démocratisation de notre discipline soit possible, la recherche académique est indispensable.
A-t-on besoin de rappeler que le développement de l’esprit critique et de la rationalité sont nécessaires pour former les citoyen•nes dans un État démocratique ? Nous sommes très inquiet•es de cette remise en cause des formations en sciences humaines à l’université (des diplômes en sociologie, arts, lettres, science politique, sciences de l’éducation ont également reçu des avis réservés ou défavorables).
L’université est un lieu d’apprentissage et de production de savoir : elle ne doit pas faire les frais de politiques budgétaires ; sans quoi, c’est toute l’éducation et la connaissance qui seront remises en cause.