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Rapport Derrida-Bouveresse : 30 ans après
samedi 1er juin 2019
LE TEXTE INTÉGRAL DU RAPPORT EST CONSULTABLE ICI
Juin 1989, juin 2019 : le rapport Derrida-Bouveresse a 30 ans.
Un anniversaire contrasté, que l’on songe à la clairvoyance des propositions de ce texte décisif, qui aujourd’hui encore ouvre des perspectives enthousiasmantes pour l’avenir de la philosophie au lycée ; ou bien que l’on constate avec amertume qu’aucune des analyses lucides et crues de ce rapport n’a perdu une ride, tant notre enseignement semble difficile à transformer.
Que deux philosophes que tout opposait, de leur style à leur conception même de la philosophie, aient réussi à s’accorder sur une telle nécessité de changement pour l’enseignement de la philosophie, devrait nous alerter. Contrairement au discours des tenants de cette liberté philosophique illusoire qui s’illustrent à nouveau aujourd’hui en refusant tout programme digne de ce nom, on peut avoir des orientations philosophiques antagonistes et pourtant reconnaître qu’un enseignement démocratique et formateur suppose des contenus et des attendus clairs, et des épreuves qui permettent de les évaluer sérieusement.
Rapidement enterré, moyennant l’opposition farouche de l’Appep et d’une partie de l’Inspection d’alors, ce rapport essentiel est aujourd’hui largement ignoré des professeurs de philosophie. On retrouvera cette histoire mouvementée dans l’ouvrage de Serge Cospérec : La philosophie, la réforme impossible ? Un enseignement élitiste à l’épreuve de sa démocratisation, à paraître cet automne aux éditions Lambert-Lucas (collection Didac-Philo).
L’ACIREPh, depuis sa fondation, s’est toujours considérée comme l’héritière du diagnostic et des propositions du rapport Derrida-Bouveresse. C’est pourquoi nous le célébrons en l’offrant à nos adhérents, afin que se poursuive la nécessaire critique de l’enseignement de la philosophie, indispensable à son renouvellement.
