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Congrès de l’ACIREPH
Démocratiser l’enseignement de la philosophie : quels chantiers pour l’AcirePh aujourd’hui ?
lundi 31 mars 2025, par
Vendredi 13 juin (9h30-16h30) et samedi 14 juin (9h30-16h30)
À la MJC Les Hauts de Belleville , 43 Rue du Borrégo, Paris, 20ème, Métro Télégraphe (sortie n°1 Rue du Télégraphe ou n°3 Cimetière de Belleville)
Prise en charge du billet aller-retour SNCF à hauteur de 50 % et dans une limite de 80 €. Pour obtenir le remboursement partiel des frais SNCF, vous devrez adresser votre demande par courrier postal en indiquant : vos NOM et PRÉNOM, et ADRESSE complète, et le montant total de la dépense SNCF. Joindre obligatoirement le justificatif d’achat du billet de train à votre nom et un RIB pour le remboursement. La demande de prise en charge partielle du billet est à adresser à : ACIREPh, 21 rue du Général Faidherbe, Bâtiment A, 94130 Nogent-sur-Marne
Ces journées de juin sont internes à l’association. Elles ont pour but de préparer un texte d’orientation qui sera ensuite soumis aux adhérent.e.s, avant d’être proposé au vote de l’Assemblée Générale de 2026. C’est pourquoi seules les adhérent.e.s de l’ACIREPh peuvent y participer. L’adhésion est toujours possible sur le site de l’ACIREPh ici.
À L’ORIGINE DU MANIFESTE
Le 10 mars 1997 est lancé l’appel à la création d’Instituts de Recherche sur l’Enseignement Philosophique1 (IREPH). Il souligne les changements importants entraînés par la massification de l’accès au lycée, la diversification des filières, les attentes nouvelles des jeunes à l’égard de la formation, les évolutions de la société, de la science, des technique, les nouveaux courants de culture, qui assignent de nouvelles tâches à l’enseignement de la philosophie.
Il constate que « les pratiques d’enseignement se sont considérablement diversifiées » mais que « faute de lieux d’échanges, toute cette richesse se perd et chacun doit réinventer ce que d’autres pratiquent déjà », ce qui motive la création d’IREPH « réunissant sans exclusive les professeurs de tous horizons, sans que domine l’une ou l’autre des conceptions de la philosophie, sans interdit sur telle ou telle méthode d’enseignement, pluralistes et dotés de crédits d’État » et constituant « un véritable Service Public de recherche sur l’enseignement de la philosophie. » Dans la foulée, les statuts de l’Association pour la Création des IREPH (’ACIREPh) sont déposés en Préfecture le 19 janvier 1998 et, le 29 mars 1998, l’ACIREPh tient son Assemblée générale constitutive à la Sorbonne.
Créer des IREPH ?
Conscient des difficultés du projet, dès l’Assemblée constitutive s’engage un débat : l’association doit-elle créer un IREPH ? Le bureau national de l’association en résume les termes ainsi :
« Il ne s’agit pas de constituer une première base d’IREPH puisque nous demandons la création officielle d’un institut public, et qu’il n’est pas question de se laisser prendre au piège d’un bénévolat provisoire qui risquerait fort de devenir définitif. Mais il s’agit de prouver aux sceptiques, et aussi au ministère qui ne nous a toujours pas reçus, que le besoin et la possibilité de ces échanges existent ; il s’agit également de préparer le colloque national que nous voulons tenir au printemps ou à l’automne 99, dans le même esprit ».2
Et dix chantiers pour sortir de la sclérose…
Devant les multiples « symptômes » du « dépérissement de la philosophie » au lycée et face à « son incapacité à se renouveler », l’ACIREPh décide de publier en 2001 un Manifeste sur l’enseignement de la philosophie pour faire bouger les choses. Le Manifeste définit 10 chantiers – très loin d’être évidents à l’époque - pour démocratiser l’enseignement de la philosophie et renouveler ses pratiques :
1. Reconnaître que la philosophie au lycée est une discipline scolaire.
2. Reconnaître qu’apprendre à philosopher est un apprentissage et qu’enseigner la philosophie est un métier.
3. Assumer la diversification des formes d’enseignement de la philosophie qu’entraîne sa démocratisation.
4. Reconnaître que faire de la philosophie ne sert pas seulement à philosopher.
5. Redéfinir l’élémentaire.
6. Articuler l’apprentissage philosophique et les savoirs.
7. Articuler l’apprentissage philosophique et l’apprentissage de nouveaux usages de la langue.
8. Enseigner la philosophie vivante.
9. Sortir l’enseignement de la philosophie de son enfermement en terminale.
10. Remodeler la formation initiale et continue des professeurs de philosophie
Si les IREPH n’ont jamais vu le jour, durant toutes ces années l’ACIREPh a été un espace d’échanges entre collègues, sur les questions pédagogiques, didactiques, politiques qui se posent au métier de professeur de philosophie. Elle a organisé chaque année de 1999 à 2024 des Journées d’études3, inventant modalités nouvelles de travail collectif et diffusant son travail par sa revue, Côté-Philo depuis 2004 et par son site internet. Ce travail collectif est devenu une part essentielle de son identité et de son activité.
L’ACIREPh a ouvert et continue d’ouvrir des axes de recherche. Ses idées et son travail se diffusent et ont fini par transformer les pratiques. En témoignent, indirectement, les manuels les plus récents et les échanges des collègues sur le groupe « enseigner la philosophie » (sur Facebook).
VINGT-HUIT ANS ONT PASSÉ…
La nouvelle génération de professeur.e.s de philosophie est confrontée à des changements aussi importants que ceux qui avaient motivés l’appel à créer des IREPH et la rédaction du Manifeste. Et les défis à relever sont également aussi grands.
Que peut signifier vouloir démocratiser l’enseignement de la philosophie aujourd’hui ?
Qui plus est après une réforme (Blanquer) qui a complètement bouleversé le lycée ? Quels enseignements et quelles propositions tirer de nos constats sur les séries technologiques et sur la toute nouvelle spécialité HLP ? Faut-il maintenir, modifier, changer nos positions historiques sur les programmes, les épreuves, l’enseignement en amont de la terminale, ou les lycées professionnels ? Etc.
Nous avons déjà avancé lors des Journées d’étude de juin 2023 sur la spécialité HLP, de celles de novembre 2023 et de juin 2024 sur les séries technologiques. Un bilan collectif a été fait des réussites et des difficultés, des possibilités et des contraintes dans les nouvelles conditions du lycée, de son public, de la formation, etc.
Le temps est venu de faire le point sur ce que nous voulons à la lumière de ces constats et analyses.
Quelles sont les tâches qui nous incombent, dans le lycée d’aujourd’hui, pour rendre l’enseignement de la philosophie plus formateur et plus démocratique ? Comment faire en sorte qu’il soit véritablement en adéquation avec nos objectifs et nos valeurs ?
Quelles continuité et discontinuité avec les chantiers définis il y a plus de 20 ans ? Qu’est-ce qui reste pertinent ? Et surtout : qu’est-ce qui a changé ? Chez les élèves, chez les enseignants, dans le métier, dans les pratiques, dans le rapport à l’institution, etc. ?
Dans cette perspective, nous en appelons particulièrement aux adhérents de l’association qui auraient une expérience de l’enseignement de la philosophie en voie professionnelle pour la partager avec nous, participer aux échanges sur ce qu’il serait possible et souhaitable d’y faire.
Quels nouveaux chantiers ?
Nous proposons ces thématiques sur lesquelles il nous semble nécessaire de dresser un constat, puis de formuler ensemble des propositions et des revendications. Vous pouvez vous inscrire ici pour prendre particulièrement en charge une des thématiques en préparant une synthèse du constat duquel peut partir une discussion collective :
1. Les séries technologiques
2. La philosophie en bac professionnel
3. L’enseignement de la philosophie avant la terminale
4. La spécialité H.L.P.
5. La formation initiale et continue
6. Qu’est-ce qu’une perspective féministe peut apporter à l’enseignement de la philosophie ?
Inscription
L’inscription est à faire en ligne sur helloasso si votre adhésion à l’association est à jour :
Il est possible :
• de déjeuner sur place en payant 15 euros le déjeuner dès maintenant
• de trouver de quoi déjeuner dans le quartier de la MJC des Hauts de Belleville
• d’obtenir un remboursement partiel des frais de transports jusqu’à Paris en envoyant au trésorier par courrier papier un justificatif
• de demander un hébergement solidaire à d’autres membres de l’ACIREPh si vous n’avez aucune possibilité pour vous loger gratuitement à Paris
Nous n’avons pas de partenariat syndical permettant de bénéficier d’un congé formation pour ce congrès.
ANNEXE 1 : l’appel du 10 mars 1997.
« Les conditions de l’enseignement de la philosophie ont changé ces dernières décennies : massification de l’accès des jeunes lycéens à la classe de Terminale et poursuite des études au-delà du Bac, diversification des cursus et spécification de profils de formation très différents, développement de cet enseignement dans des filières nouvelles, phénomène de génération, attentes nouvelles des jeunes à l’égard de la formation et même de la vie en général...Les changements de société, le développement des sciences, de techniques, de courants de culture nouveaux assignent aussi à l’enseignement de la philosophie des tâches nouvelles.
Les pratiques d’enseignement se sont considérablement diversifiées. Chaque enseignant, seul dans sa classe, doit souvent faire face à des situations diverses et complexes. Plusieurs enquêtes montrent combien il y a une grande richesse d’invention : tâtonnements, expérimentations, échecs et réussites multiplient les exercices et démarches nouveaux à côté du cours magistral.
Faute de lieux d’échanges, toute cette richesse se perd et chacun doit réinventer ce que d’autres pratiquent déjà...
D’autre part, le Baccalauréat montre une inadaptation préoccupante entre la préparation des jeunes et les sujets proposés, et une grande disparité des attentes des enseignants à l’égard de la dissertation et du sujet-texte, que les commissions d’harmonisation ne permettent pas de dépasser.
Des Instituts de Recherche sur l’Enseignement Philosophique - comparables aux I.R.E.M. - pourraient constituer ces lieux d’échanges dont nous avons besoin. Réunissant sans exclusive les professeurs de tous horizons, sans que domine l’une ou l’autre des conceptions de la philosophie, sans interdit sur telle ou telle méthode d’enseignement, pluralistes et dotés de crédits d’état pour favoriser les rencontres, ils constitueraient un véritable Service Public de recherche sur l’enseignement de la philosophie. »
ANNEXE 2 : liste des Journées d’étude et colloque depuis 1999
Enseigner la philosophie aujourd’hui, pratiques et devenirs (1999)
La dissertation de philosophie en terminale : épreuve de réflexion, modèle à réfléchir (2000)
Enseignement de la philosophie et démocratisation : le défi des séries technologiques (2001)
La connaissance et la pensée : quelle place faire aux savoirs dans l’enseignement de la philosophie ? (2002)
Quelles finalités pour l’enseignement philosophique dans le lycée d’aujourd’hui ? (2003)
Apprendre à raisonner (2004)
Enseigner la problématisation en classe de philosophie (2006)
Comment parler en classe de la religion et des croyances religieuses ? (2007)
Enseigner la philosophie à partir de questions contemporaines ? Quel droit sur le vivant, quels droits du vivant ? (2008)
Enseigner la philosophie politique aujourd’hui : qu’appelons-nous la démocratie ? (juin 2009)
L’évaluation en philosophie : quels problèmes ? (2009)
Réinventer l’enseignement de la philosophie en séries technologiques (2010)
Philosophie en Seconde : un piège ou une chance pour la philosophie ? (2011)
Lecture suivie d’une œuvre : sortir des sentiers battus (mai 2012)
Enseigner la philosophie à partir de questions contemporaines - Philosophie morale ; évolution des mœurs : sommes-nous mûrs pour la liberté ? (2012)
2013 – Transformer l’enseignement de la philosophie : réforme ou révolution ? (2013)
Aborder l’art en philosophie au lycée : pourquoi et comment ? (2014)
Philosophie et croyances : jusqu’où peut aller la liberté de critique ? (2015)
Que vaut le travail aujourd’hui ? En classe de philosophie, à l’école et dans la société (2016)
Quel(s) langage(s) pour notre enseignement ? Lire et écrire en classe de philosophie (2017)
Qu’appelons-nous « démocratie » ? (2018)
Quel avenir pour la philosophie au lycée ? (2019)
Quelle place pour les questions féministes dans notre enseignement de la philosophie ? (2021)
À quoi servira la philosophie dans un monde à + 4 degrés ? (2022)
H.L.P. : Comment l’enseigner ? Comment l’évaluer ? (juin 2023)
Que peut la philosophie en séries technologiques ? (2023)
L’IA en classe : nouvel horizon critique pour la philosophie ? (2024)