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Surveillance et contrôle à distance, jurys et sous-jurys : Non à l’autoritarisme et à l’opacité !

dimanche 27 juin 2021, par Acireph

L’ACIREPh a dénoncé de longue date l’imposition sans concertation de la numérisation des copies du baccalauréat.

Les professeurs de philosophie ont pu découvrir les multiples implications du logiciel « Santorin » :

 des Rectorats débordés, des convocations très tardives ;

 de très nombreux dysfonctionnements dans le scannage des copies (copies mélangées, levée de l’anonymat, mauvais lots attribués puis retirés, etc.) ;

 des retards dans l’attribution des lots aux correcteurs, puis de nouveaux lots de copies attribués plusieurs jours après le début de la période de correction.

Surtout, il est à présent avéré que « Santorin » rend possible une surveillance et un contrôle à distance des correcteurs. Les « coordonnateurs » choisis par l’Inspection ont ainsi découvert qu’ils pouvaient :

 suivre en temps réel l’avancement de la correction de leurs collègues ;

 classer leurs collègues en fonction de leurs moyennes ou de l’avancement de leur correction ;

 réaffecter et redistribuer des copies à d’autres correcteurs.

Le logiciel propose également la possibilité d’harmoniser des lots de copies (minorer ou majorer), sans que les correcteurs ni les coordonnateurs n’aient eu connaissance des critères d’après lesquels cette harmonisation pouvait être effectuée. Aucune communication n’a été faite à ce sujet. L’ACIREPh demande que les modalités d’harmonisation des notes soient transparentes.

Enfin, dans plusieurs académies, des correcteurs, qui avaient pourtant été autorisés à corriger hors ligne en téléchargeant l’ensemble de leur lot de copies, ont reçu des courriels des services académiques leur indiquant que l’avancement de leurs corrections était inexistant et que les copies non corrigées sur « Santorin » pouvaient être réattribuées.

Par ailleurs, l’ACIREPh dénonce le bouleversement des modalités d’attribution du baccalauréat, sans aucune transparence et dans la plus grande confusion entre des logiques distinctes. Les « sous-jurys » sont ainsi autorisés à transformer les notes du contrôle continu, à la hausse ou à la baisse, non pas seulement en fonction du dossier scolaire des candidats, mais également « dans le cas de discordances manifestes pour l’ensemble des candidats d’un même établissement au regard des sessions précédentes ». Ce principe reste opaque et on aimerait que la règle qui s’applique dans ces situations soit rendue publique et justifiée, de la même manière qu’on aimerait que les modalités de composition de ces « sous-jurys » et des jurys eux-mêmes soient communiquées avec clarté et transparence.

L’ACIREPh appelle les professeurs de philosophie à la plus grande vigilance dans leur utilisation de « Santorin » et dans leur participation aux jurys d’examen. Elle soutient toutes et tous les collègues qui se déclareront en grève pour marquer leur opposition à ces transformations autoritaires et opaques, contraires au caractère républicain d’un examen national.