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Atelier : la lecture des textes par les élèves des sections technologiques en cours de philosophie

Quel genre de textes devrions-nous leur faire lire et les entraîner à lire ? Sur quel genre de textes devrions-nous les évaluer ? Au travers de quelles questions faudrait-il procéder à cette évaluation ?

dimanche 28 octobre 2001, par Acireph

Compte-rendu de l’atelier proposé lors des journées d’étude d’octobre 2001.


1. Quel genre de textes devrions-nous leur faire lire et les entraîner à lire ?

2. Sur quel genre de textes devrions-nous les évaluer ?

3. Au travers de quelles questions faudrait-il procéder à cette évaluation ?

 

Sur ce dernier point, il était envisagé de comparer des travaux d’élèves ayant répondu à différents types de questions sous les textes philosophiques qui ont été donnés au bac dans l’espoir de découvrir quelles sont les questions qui aident à la compréhension du texte, par opposition aux questions actuelles qui sont d’une part stéréotypées (« montrez l’idée générale et ses parties ») et qui d’autre part interrogent l’élève sur les pièges du texte.

Au cours de l’atelier, tout le monde a regretté que les élèves face à des textes de philosophes, des grands auteurs, soient confrontés à des difficultés de langue sans intérêt philosophique. Si l’on juge que les textes sont incontournables, quelle que soit la raison de ce jugement, alors il faudrait donner aux élèves toutes les explications et traductions, tous les compléments d’information sur l’arrière plan et le contexte et les allusions de l’extrait. À la limite, il serait peut-être plus honnête d’étudier avec eux un texte complet, et de les interroger sur lui, plutôt que de jouer aux devinettes avec des morceaux incomplets et d’une langue aux tournures anciennes. Question : l’examen ne serait alors qu’un contrôle des connaissances ? Faciliter la lecture par une sorte de traduction du texte ? Par un appareil de notes ? Par des questions incitant à l’analyse du texte, incitant à repérer les définitions, les distinctions, le thème abordé, la thèse défendue, l’ordre des arguments, la valeur de ces arguments ?

Si l’on juge que l’on ne peut pas éliminer la lecture des textes mais qu’on n’a pas de raison de soumettre aux élèves des textes qui sont inaccessibles sur bien des plans indépendants de la difficulté des idées qui y sont exposées, alors se pose la question : quels textes ? Réponse proposées : toutes sortes de textes, empruntés à différents genres, parfois à l’actualité, dans lesquels sont engagés des questions philosophiques, avec pour objectif de leur apprendre à en faire une lecture philosophique. Le nom de Valéry a été avancé.

Sur la question y a-t-il des textes d’auteurs et néanmoins simples ? L’exemple de l’Apologie de Socrate a été proposé. 

Qu’est-ce donc que lire philosophiquement un texte ? Le problématiser ou l’éclairer ? Réponse proposée : l’obscurité d’un texte tient en partie au fait qu’il porte sur un problème, et un débat, dont le lecteur n’a pas connaissance. Problématiser, ce n’est ajouter un problème à un discours, c’est situer un discours dans son problème. Faut-il donner à lire des textes dans lesquels sont visibles et manifestes la thèse et l’antithèse ? Ou des textes contenant une position, l’élève ayant à retrouver dans son cours l’analyse critique de cette position ?

À propos de l’idée de problème philosophique, un débat animé a eu lieu. Un problème, est-ce une question définitivement indécidable ? Est-ce une question qu’une étude rigoureuse permet de résoudre ? Est-ce la confrontation entre des réponses divergentes mais rationnelles en vue de conclure en tenant compte des deux ? 

Autre problème abordé : comment donner envie de lire ? Devrions-nous acquérir une « technique » pour susciter cette envie ?

Un échange a permis de constater qu’il y avait de fortes similitudes dans ce que nous disons aux élèves pour leur faire comprendre ce qu’ils doivent chercher dans un texte.

À propos des batteries de questions sous les textes, un test a été effectué sur deux classes. Il en ressort que des élèves veulent des questions dans l’ordre des phrases du texte, d’autres ont apprécié des questions posées dans un ordre logique afin que l’acquis permette de progresser. De toute façon, il est préférable que les questions constituent un guide de lecture, faisant comprendre à l’élève où se situe l’intérêt du texte.

 

Compte rendu rédigé à partir de plusieurs prises de notes.