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Quelles épreuves pour le bac en séries technologiques ? Osons imaginer !

En 2012-2013 l’Inspection générale avait lancé un processus de réforme des épreuves du bac en séries technologiques. L’Acireph travaillait sur ce chantier depuis ses débuts et avait saisi l’occasion pour formuler quelques propositions concrètes.

jeudi 27 avril 2017, par Acireph, Guillaume Lequien, Joël, Sarah Margairaz

Lorsqu’un groupe de travail fut mis en place en 2012 par l’IGEN et la DEGESCO pour tenter d’avancer vers une réforme de ces épreuves, l’Acireph mit en avant les principes qui devraient l’orienter. Nous élaborâmes quelques sujets au fil des débats et des interrogations auxquels nous avions à faire face. Pour être force de proposition, il s’agissait de ne pas se laisser enfermer dans l’existant et d’oser imaginer de nouvelles modalités pour évaluer le travail et les acquis philosophiques des élèves de ces séries.

Après une première réunion en octobre 2012 en présence des différentes associations professionnelles, syndicats et corps d’inspection, l’activité du groupe de travail fut interrompue, faute d’un accord suffisant entre les différentes tendances au sein de l’Inspection elle-même.

Depuis, le problème demeure. L’enquête réalisée en 2015 le montre : 82 % des collègues ayant répondu jugent que les épreuves du bac philo en séries technologiques doivent être, soit « conservées mais aménagées », soit « enrichies par de nouvelles épreuves », soit « à remplacer totalement ». Les suffrages les plus nombreux reviennent même à la réponse la plus radicale : 37 % des professeurs souhaitent remplacer totalement les épreuves du bac de philosophie en ST.

Une chose est claire : le statu quo est intenable.

Nous présentons ici :

  • les principes qui devraient selon nous guider une transformation de ces épreuves,
  • quelques exemples de sujets imaginés suivant ces principes.

Au sein de l’Acireph le débat n’est pas clos : la réflexion se poursuit et se nourrit du pluralisme des points de vue de ceux qui s’efforcent d’y contribuer...

Quelques principes pour une réforme des épreuves de philosophie du baccalauréat technologique

**1) Proposer une épreuve qui comporte plusieurs phases, afin d’éviter l’effet de « tout ou rien » des épreuves actuelles.

Actuellement, un élève qui ne parvient pas à discerner le ou les problèmes évoqués par une question de dissertation, ou qui ne comprend pas tel passage important d’un texte, qui peut tenir en une demi-ligne, va nécessairement se situer sous la moyenne (sauf si cela est le cas de la grande majorité des copies, auquel cas les correcteurs doivent « bricoler », ce qui n’est pas souhaitable). Il faut donc une épreuve qui évite cet effet de « tout ou rien », qui peut créer un écart important entre ce que l’élève est capable de faire en moyenne dans l’année et ce qu’il fait au Bac.

**2) Proposer une épreuve qui valorise le travail de l’année des élèves.

Dans le cadre d’un programme de notions, qui permet de poser un nombre indéfini de problèmes au Bac, la possibilité d’utiliser les connaissances philosophiques acquises pendant l’année scolaire est aléatoire. Les élèves s’en rendent compte, ce qui ne les encourage pas à acquérir ces connaissances. A l’opposé, il faut donc une épreuve qui permette clairement de valoriser l’acquisition des connaissances.

Dans le cadre du programme actuel, les solutions sont limitées. Il peut s’agir d’interroger les élèves sur les repères, ou sur quelques textes d’auteur au programme chaque année (par ex trois textes, un sur chaque notion principale). Il peut encore s’agir de leur demander de poser librement un problème philosophique sur une des neuf notions du programme. Bien sûr, ces questions ne constitueraient qu’une partie minime de l’épreuve, sur 5 points par exemple. Mais elles permettraient de valoriser assurément l’acquisition de connaissances.

**3) Proposer un seul type d’épreuve, avec un choix de deux sujets.

Attendu que les séries technologiques ont un nombre d’heures limité, et que les élèves rencontrent des difficultés importantes à l’écrit, il est actuellement difficile de les préparer à deux types de sujet différents – que certains élèves continuent à confondre à la fin de l’année. Il est donc opportun de ne proposer qu’un seul type d’épreuve.

Il est cependant nécessaire de conserver un choix de sujets, dans le but de permettre à chaque élève de valoriser le mieux possible ses connaissances et sa réflexion. Un choix entre deux sujets semble raisonnable.

**4) Expliciter les attendus de l’épreuve.

A propos des épreuves actuelles, les éternelles discussions à propos de ce qui est demandé au Bac, formellement et non sur le contenu, lors des commissions d’entente notamment, semblent montrer qu’il y a un flou sur les attendus. Il faut donc une plus grande clarté à ce sujet, le mieux étant que les attendus de l’épreuve soient formulés pour les élèves avec les sujets donnés au Bac.

Actuellement, une certaine formulation de ces attendus existe dans le programme, en quelques lignes. Mais il faut quelque chose de plus explicite, pour les professeurs et pour les élèves.

Voici 3 exemples de sujets qui seraient en accord avec ces principes :

Épreuve zéro - 1ère version
Épreuve zéro - 2ème version
Épreuve zéro - 3ème version

Une proposition moins audacieuse, qui pourrait être mise en place dans le cadre actuel...

En étant plus réaliste, il est probable que les seuls aménagements acceptables de façon à peu près consensuelle, consisteraient à conserver un choix entre 3 sujets, mais avec :

  • un sujet de dissertation "nu" (pour satisfaire les traditionalistes...)
  • un sujet de dissertation guidée
  • un sujet d’explication de texte mieux guidée

Voici des exemples pour ces nouveaux types de sujets, fruits de notre réflexion collective :

Dissertation guidée
Explication de texte guidée

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